Je réponds à cette question depuis mon propre vécu, chaque femme ayant des motivations et intentions différentes. Il n'empêche que nous avons certainement de nombreux points communs qui font que nous nous retrouvons dans ces espaces précieux à un instant T avec telles et telles femmes...
Il existe toutes sortes de cercles de femmes avec des pratiques très diverses. Je vais parler ici, et sur ce blog en général, uniquement de mes expériences et je vous invite à faire vos propres découvertes, à sentir l'élan vers l'espace et les personnes qui vous conviennent.
Je ne me souviens plus très bien si c'est par un cercle ou directement par une retraite que j'ai passé la première porte vers les rassemblements entre femmes mais une chose me revient très clairement alors que je plonge dans mes souvenirs. Celle qui sera par la suite l'une de mes formatrices, Laëtitia, et qui guidait l'espace auquel je voulais m'inscrire pour la première fois a voulu qu'on s'appelle pour vérifier mes intentions et ma volonté. Comme j'étais une novice de ses propositions et que j'insistais pour rejoindre un groupe de femmes initiées, Laëtitia voulait "sentir si j'étais prête". Prête à plonger au coeur de mes émotions et sensations, prête à leur donner de l'espace, à les laisser s'exprimer. Prête à être vue par les autres, vues par mes soeurs, les femmes de cette terre. Je lui ai répondu que je n'avais aucun doute, que c'était une évidence et que quand bien même je sautais dans l'inconnu, c'était aussi un moteur que de sortir de ma zone de confort. J'étais déterminée à détricoter la pelote de mon féminin handicapé de dizaines (et dizaines) de fibromes utérins depuis 10 ans, le sortir de son inconscience concernant son fonctionnement global et le faire avancer dans sa quête de rééquilibrage avec un masculin musclé de manière disproportionné par mon passé.
La découverte, en 2018, de mon thème astral où, entre autres, la voie du féminin tient une place centrale ainsi que l'émergence de questionnements sur mes lignées et mon rôle au sein d'elles ont largement participé à me guider tout droit vers les espaces sacrés entre femmes. J'avais besoin de tout reprendre depuis le début et, en effet, c'est à mes 35 ans que j'ai commencé à ouvrir les yeux sur la femme que j'étais et à honorer ma nature cyclique, sauvage et douce. Une renaissance et tout un apprentissage s'est ouvert à moi. Oui, j'étais prête à me glisser dans mon corps de femme, à lâcher les armes patriarcales, à accueillir ma vulnérabilité, à me sentir en confiance et enjouée auprès d'autres femmes... Parce qu'avant, clairement, j'étais pleine de jugements et loin d'être ouverte : j'étais convaincue que les femmes c'était pas drôle, ça parlait les unes sur les autres, ça se comparait et c'était trèèèèès jaloux, c'était pas digne de confiance ooooh non, ça faisait pas la fête, c'était beaucoup trop précieux pour moi et surtout pas authentique, ça faisait bien trop de manières... En fait, avant de plonger dans la sororité, j'étais, depuis mon adolescence, plutôt en mode frangins avec les hommes... qui, évidemment, voyaient bien que je n'étais pas tout à fait l'un.e d'entre eux...
Comme j'étais persuadée qu'une femme, au-delà d'être une proie constamment en danger, c'était nul, j'avais certainement dû me convaincre consciemment ou pas qu'il valait mieux être (comme) un homme...
Avec le recul, je réalise que j'ai trouvé bien plus que ce que je cherchais en entrant dans ces pratiques entre femmes. Je crois que c'est aussi la particularité des cercles que j'ai intégrés, et évidemment l'énergie des femmes qui m'ont accompagnée qui m'ont permise de réellement plonger dans mes profondeurs et ainsi de me (re)découvrir. De par les processus de transformation que je vis grâce à différentes pratiques, je me sens très régulièrement comme un nouveau né qui n'aurait qu'à peine ouvert les yeux. C'est puissant de prendre conscience qu'on ne sait rien, d'accepter que même si on a fait du chemin, on ne sait toujours pas grand chose. "Je sais que je ne sais rien", ça je le sais ! C'est vertigineux de sentir la vastitude de ce qu'il y a à explorer en Soi et en même temps c'est très excitant d'être "encuriosé.e" par la vie à ce point. Réaliser que tout ce qu'il y a à découvrir se passe dans chaque instant, ici et maintenant, est le plus beau cadeau et nous donne tant d'élan à VIVRE.
Si j'essaye de revenir au pourquoi, moi particulièrement, je suis allée à mon tout premier cercle / ma toute première retraite entre femmes, je dirais :
> pour me connecter à mon utérus que je ne sentais pas du tout, malgré tout ce qu'il essayait (et essaye encore) de me dire
> pour cultiver un lien de paix avec les autres femmes
> pour sortir de ma zone de confort et m'ouvrir à de nouvelles explorations
> pour avoir des câlins d'humains après ce confinement de fou et ma séparation amoureuse
> pour réparer mon coeur et mon corps de mes relations aux hommes, pour me préparer à les rencontrer depuis un espace intérieur apaisé et ancré
> pour continuer à me connaître toujours plus profondément et dans mes multiples facettes
> par curiosité, aussi, évidemment !
Trois ans plus tard, la liste des bénéfices prendrait des pages de blog à l'infini, mais voilà les grandes lignes de ce qui s'est ouvert pour moi :
> j'ai découvert la nature cyclique de mon métabolisme de femme et ses effets sur mes différents corps physique, énergétique, mental et émotionnel, et même spirituel. J'ai appris à observer mes cycles dans toutes leurs dimensions, à les respecter et à les mettre à l'honneur
> j'ai approfondi ma connexion à la nature, ses éléments, ses saisons au travers de mon propre corps
> j'ai appris à infuser du sacré dans bien des domaines de ma vie
> j'ai connecté avec des femmes incroyables, inspirantes avec qui nous nous sommes soutenues, avec qui nous nous soutenons encore et avec qui il est si bon de partager ma vérité en me sentant en sécurité, si bon de sentir dans ma chair ce que signifie le mot "sororité"
> j'ai appris à m'accepter dans mes limitations, notamment physiques, au sein du cercle et à ne pas m'exclure moi-même du groupe parce que je suis trop ou pas assez (en forme par exemple)
> pour la femme de 40 ans sans enfant que je suis, j'ai eu l'espace pour exprimer ma facette maternelle et l'amour inconditionnel qui déborde parfois de moi en donnant des caresses, en essuyant des larmes, en écoutant de tout mon coeur, en prenant dans mes bras, en regardant l'autre avec une infinie compassion, en étant juste là à côté avec calme et douceur...
> grâce à des pratiques très simples, j'ai vécu dans mes cellules tant de moments de libération, de transe, d'extase, de régénération, de révélation, d'alignement, d'intuition forte, de véritable lâcher prise...
> j'ai cultivé et intégré le non jugement et l'inclusion de l'autre dans tous ses états, toutes ses formes, toutes ses couleurs et cela m'a permis de m'autoriser à venir également dans tous mes états, formes et couleurs sans me juger... c'est extrêmement libérateur !
> j'ai réveillé mon âme sauvage et me suis rappelée que je suis une sorcière, une magicienne, une alchimiste... que je suis une grande enfant qui peut tout être, tout rêver, tout réaliser !
> j'ai réalisé ma pleine puissance dans un des plus grands moments de vulnérabilité de ma vie, et c'était au coeur d'une retraite Lualuna à l'Arche des 3 Becs
> et ainsi de suite... je vous dis, c'est sans fin !
Aujourd'hui, lorsque je retourne pratiquer dans un cercle, la première chose que je ressens profondément c'est le sentiment de "rentrer à la maison". C'est un ressenti qui, comme bien d'autres, ne s'explique pas vraiment par des mots mais qui est intensément là, sur le moment. Ce qui a évolué aussi c'est que je me sens beaucoup plus dans ma vie en générale comme dans l'espace du cercle, notamment au travers de la pratique des différents points du Manifeste de Sororité (cadre posé en début de cercle). J'ai intégré des pratiques et rituels issus des cercles au sein de ma vie de tous les jours pour que ces temps sacrés ne soient plus des bulles hors du temps et de l'espace mais fassent bel et bien partie de ma vie incarnée.
Désormais, je guide moi-même aussi des espaces entre femmes à Lyon et à Crest ainsi que dans mes retraites depuis deux ans. Mes intentions viennent profondément de mon coeur pour faire ma part de colibri dans un monde qui a besoin de se réunir. J'ai la conviction qu'il est vital :
> que soient dissous tous les mécanismes de jugements, de comparaison, de dévalorisation, de diffamation entre les femmes et que toutes ces mémoires que nous portons puissent être transmutées ensemble par la pratique et l'alchimie de nos coeurs fondants
> que les femmes reprennent conscience de leur plein pouvoir et de leur savoir intime afin de rééquilibrer les forces Yin et Yang en action sur notre planète
> que chacun et chacune avance sur son propre chemin pour apprendre, prendre conscience, grandir et guérir; pour que les femmes et les hommes soient capables ensuite de se rencontrer d'une nouvelle manière, plus saine, plus apaisée, plus responsable, plus consciente, plus Aimante et que l'humanité plus largement bénéficie de ces vibrations hautes de respect et d'amour, ainsi que tous les règnes vivants
Pour plus d'infos sur les transmissions que j'ai reçues, voir la page Entre Femmes sur mon site ou d'autres de mes articles à venir sur ce sujet passionnant.
Idée lecture : "La tente rouge" d'Anita Diamant
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